20090709

Etat d'urgence.





20090608

Codéïne

Je ne suis plus vraiment ici. Je suis une ombre, qui avec le vent se gonfle, prêt à exploser souvent je crois.
Les bulles qui volent dans le ciel sont sages, et éclatent lorsqu'on leur demande ; parfois même en avance. Alors aucune rébellion semble possible...
Je m'en vais pas vraiment. Cet endroit sera juste agrémenté de photos à partir d'aujourd'hui. Pour le reste, il faudra savoir trouver les ponts qui regorgent dans ces quelques pages.




20090514

L'orage.




On a le cœur pur et avec nous l'espoir. On est la marche sur le monde. On est le monde. On vie alors qu'au fond ce que l'on a dans nos tripes c'est la mort. Il paraît que la joie est passée de mode et que dans ces temps de crise le ciel pleure. Car nous sommes bêtes, notre esprit de contradiction nous pousse aux rires. Le retour de flamme n'en sera que plus dur. Mais on marche et on marchera. Puisque présent et futur valsent, cela veut dire que nous en sommes arrivés à l'intersection de nos vies : le réel paraît s'effriter, et sous nos pieds les cendres de nos ancêtres. J'en ai marre de danser, alors mes pieds bougent sans que je ne puisse les arrêter. Je l'entends, la mer qui monte. Je la sens : l'écume – et mon visage se découpe dans la brume tachetée du matin. Je flirte avec la rosée comme certains s'amusent avec les gouttes de la pluie battante. Il y a du vent qui fait plier les palmiers, qui nous fait psalmodier des désirs sans frontières et qui rendent les animaux humains, les hommes des énergumènes.
Je reprends mon souffle.
Cela fait longtemps qu'ici je n'ai pas écrit – ailes brisées –, peut-être que je suis en train de partir en laissant la maison vide. Peut-être que la danse est finie que le vinyle fait des tours sur lui même sans bruit à part le bruissement de ses pas. Mon nez est plein de ces odeurs d'été qui nous fait nous dénuder et jouer avec les astres.
J’entends que l’on remet des sous dans la machine, le jukebox tousse et se remet en route : choisissez la musique.

20090505

Echapper (s'). // State of emergency.

Le soleil écrase nos mensonges, nos faces d'étrangers. Perdants jusqu'au bout, nous sommes pourtant d'ici, perdus entre un pays et un autre. Teintées de culture, tendues de couleurs chaudes, les rues semblent pleines d'amours ; elles sont pourtant tristes, et de la tristesse naît les nuages blancs dans le ciel bleu pâle. Ces nuages ne pleurant pas, ces nuages allant ailleurs : ils en ont de la chance. Les jeux dangereux de tous temps joués à tout âge dans des caniveaux sales. D'un octave à l'autre, le temps passe, la voix des minots devient grave, les regards aussi ceux des parents perdus dans leurs illusions ou leur naïveté. Manger avec des mains sales, croquer la vie même si elle a un vers à l'intérieur c'est ce qu'on nous apprend. Mouton on applique. Si prompt à se rebeller d'habitude, on apprécie ce repos. Nos espérances s'apparentent à des raisons d'être.
Tu me dis qu'ici, on ne peut pas être triste, que le soleil nous illumine. Mais je les vois moi, ces passagers du destin, un pied dans les souvenirs et un autre dans le présent. ils ne connaissent pas le futur, il ne connaissent que leurs gosses, leurs petits enfants. Ces visages victimes d'érosion. Ces rides qui font de l'ombre aux sourires, qui teintent les rires et ces pleurs qui ravinent le long des joues, qui trempent ce sol sec. La misère accomplit chaque jour son travail, et les humains eux en cherchent. Les grippes exotiques n'effacent pas les dettes, n'effacent pas les rêves non plus. Elles effacent parfois les manifestations, car faire peur c'est détourné l'opinion. On pourrait mourir de tout, et on pourrait dire que c'est une libération. Mais l'on n'ose pas, alors on fait semblant, et on s'en sort bien, hagards mais confiants, pensant que demain sera comme aujourd'hui : en différent.

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Les rentrées maritimes sont pleines des odeurs de la mer lointaine. Sur moi se referme les pages d'un livre. Pris dans la mouvance du roman, dans le luxe de ce qui est dit tout haut et dans une langue belle. Partir du quotidien, en faire une chose vive, avec patience, c'est mourir un peu, pour apprécier ce qui vient après : pour aimer revivre. Les lettres dansent ; brasiers immenses découpant le ciel bleu du crépuscule. La ville se reconstruit peu à peu chaque jour. C'est l'avancée lourde de la machine. Les gravats font de la poussière et nos yeux souffrent de conjonctivites à répétition. Déjà sourd, ils seraient prêt à nous enlever la vue de cet abandon bleu : notre seul point de repère. Mais déjà la vie se couvre, déjà il est l'heure des orages, l'heure des batailles. On murmure partout que c'est la fin, qu'il faudra recommencer après. Quand je contemple, perdu, le fil désué des jours je me demande si je ne me perds pas en conjectures, si mes calculs sont justes. Des portes s'ouvrent, d'autres se ferment et moi j'aimerais avoir un passe, et aider tous ces gens dans leurs boîtes ; leur donner un sourire à eux qui n'ont dans leur tête que du gris et du noir. Les larmes ne servent plus, la dignité est la seule chose qui porte un humain n'ayant pas assez de bonheur pour dire, sincérement : "je vais bien."

20090429

Fear is the mind killer

On pourrait peut-être s’appeler par des doux noms, pour toi « mon ange », pour moi « mon cœur ». Ainsi on se dirait que tout va bien, cela nous changera de ce quotidiens qui a glacé nos âmes, abrutis nos regards. Je crois que notre problème c’est que l’on a des restes d’indépendance accrochés aux cœurs comme si on gardait une bouée de sauvetage « au cas où ». Voulant voyager, ne quittant pas le rivage en somme. Mais la peur de quoi ? De faire confiance, de tout donner et qu’importe des conséquences ? Nous sommes peureux, cela se voit. Même si l’on a accepté de nous montrer nos têtes enfarinés le matin, moi les cheveux en pétards, toi pas maquillée. Je n’oserais jamais t’avouer que je t’aime encore plus dans ces moments, parce que tu croirais que je mens. Puis, on nous a appris à avoir peur du risque. Ca en est devenu une constante, même les intrépides semblent ridicules lorsque l’on réfléchie une seconde à leurs actes. Le risque, c’est jouer sa vie, c’est faire alors que l’on a à perdre. Qu’avons-nous à perdre ? Que des choses importantes, je n’en doute pas. Mais au-delà ? Lorsqu’on les regarde, repoussant leurs limites, la seule chose qu’ils ont vraiment à perdre c’est leur honneur s’ils ne réussissent pas. Ce sont des monstres d’orgueil, ils diront qu’ils tiennent à leurs possessions, à leur famille et cela sera peut-être vrai, peut-être que l’homme le plus sincère du monde fera partie d’eux : mais réellement, quel absolu poursuivent-ils dans cet accomplissement à part être l’unique ?
Alors oui, on pourra s’aimer sans peur un jour. Je serais peut-être plus là ce jour là, peut-être ce sera toi. Nous n’aurons plus rien à perdre puisque nous nous serons perdus et de fait, nous n’aurons plus peur de nous perdre. C’est paradoxal. Mais on n'a plus peur des choses lorsqu’elles se sont réalisées. C’est le principe du Temps. Heureusement qu’il coule, il reste l’espoir qu’un jour notre trouille s’arrête, que l’on puisse se regarder dans la glace en riant de nous de ce que l’on s’est fait devenir. Pour le moment nous nous gavons d’anti dépresseurs et de cachetons. Parfois nous nous psychanalysons l’esprit, et avec le sourire allons acheter des narcotiques. Il est tellement grisant de repousser l’angoisse.
Oui, appelons nous par des doux noms, pour faire comme ci : le cinéma est le salut au milieu d’un brouillard épais. Même perdu nous avons le loisir pour oublier, l’évasion à en perdre haleine. Peut-être que t’appeler ainsi te fera sourire : j’aimerais, cela me fera un bon prétexte pour te dire toutes ces choses que je n’ai jamais dit, par pudeur. Je te dirais alors peut-être que tu es la plus belle, qu’avec toi je veux voir l’oubli, que je veux connaître ce que je n’ai jamais vu : le reflet de la mer dans les yeux d’une ingénue.