20090317

Fuir.

Une note, puis deux... Puis trois. Arpège, accords. Le tambour, ou seulement la voix. Les rumeurs, des mots sortent de ta bouche. Un taxi s'arrête. La lueur des lampadaires, dans l'ombre tes amis, au revoir.

Les claviers rhodes nourrissent une nuit terne. Garniture beaucoup trop douce. L'autoradio joue un air doux.

"Où va-t-on ?
- Où le cœur vous en dit..."

Le chauffeur comprend, embraye. Silence. Violons. Tu regardes dehors, à l'arrière. Les grattes ciels inaccessibles, les flaques d'eau et leurs reflets. Des cris, et des rires. Tu penches la tête en arrière. Tout tourne, lorsque tes yeux se ferment tout s'arrête. Une larme soliste le long de cette joue. Un verre de trop sans doute. Ton regard bleu, sans expression.

"Mauvaise nuit ?
- Mauvaise vie, peut-être. Et la votre ?
- J'ai connu pire."

Les lumières de la ville reflètent sur la mer. Des gens sur la plages, un couple enlacé. Peut-être.

Ellipse. Centre ville, une fille crie, des gars l'embêtent. Le chauffeur stoppe, klaxonne, sort de la voiture crie. Silence. La quiétude retrouvée.

Le taxi fend la nuit, les yeux révulsés tu vogues entre rêve et réalité.

"Laissez moi là.
- C'est vous qui voyez...
- Combien ?
- 15.
- A peine ?
- Vous m'êtes sympathique...
- Merci pour la course."

Le billet de 20 passe d'une main à l'autre, il semble vouloir contester, tu ne fais comme si de rien n'était. Tu remontes le col de ton Duffel-coat.

Ton apart semble vide. Tu prends une douche chaude. Tes pieds nus, ton corps dans cette serviette. La ville sous tes pieds par la fenêtre ta vie s'agite.
Les draps sont froids quand tu y rentres. Tu aimerais attendre Godot. Tu n'es pas Vladimir, encore moins Estragon. Beckett attendra ce soir sur la table de chevet. Plus loin, au bout du rêve, il y a cette charmante demoiselle, solidifié sur un bout de papier ou la mémoire vive d'un téléphone. Senteurs. Tu fermes les yeux, oublies.

Le réveil sonne, le jour se lève.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

V: On attend Godot.
E: C'est vrai. (Un temps.)
Tu es sûr que c'est ici ?
V: Quoi ?
E: Qu' il faut attendre.
V: Il a dit devant l'arbre.
Ils regardent l'arbre.)
Tu en vois d'autres ?
E: Qu'est-ce que c'est ?
V: On dirait un saule.
E: Où sont les feuilles ?
V: Il doit être mort.
E: Finis les pleurs.