20090330

& Blind.

L'image se fige sur une explosion. Je sors. Je m'assois sur la terrasse, la nuit est claire et calme. L'été. La lumière lugubre des lampadaires en contraste avec la netteté de la lune éclaire la rue morte. La nuit semble morte. Elle reviendra à la charge demain pourtant. La fraise de ma sèche à des reflets violets dans la nuit. La lune est pleine.
L'image est figée sur une explosion. Et tout sera balayé un jour ou l'autre. Un coup de vent trop fort, une brûlure. Qu'importe. Il n'y aura plus rien. En attendant je fume une clope, et me demande si quelque chose va arriver ce soir. Les étoiles ne brillent pas. Nous tournons autour du soleil, la lune tourne autour de nous. C'est comme une valse, sauf que l'on a remplacé le temps par des choses solides. Je lâche un dernier nuage de fumée, en faisant des ronds qui s'envolent et se transforment en infini.
Je repense à l'image figée, à y regarder de plus près, on voit un corps calciné au milieu des flammes. J'aime les symboles. Nous brûlerons sans doute la dernière heure venue. Mais je ne serais pas vraiment là. Il restera peut-être des cendres de moi, des braises ne demandant qu'à se raviver. Qu'elle importance ? D'ici là, les pluies acides auront polis les angles de nos jours, et l'on roulera sur l'excroissance de notre ennui. L'amusement sera variable avec les cours d'une bourse ridicule, celle des sourires. J'ai beau avoir foi en l'espèce humaine, je me demande comment elle se sortira de cette passe. Qu'importe, en attendant, le film à repris et encore une explosion. Toutes ces histoires se répètent, et si un jour on me demande de décrire le monde, la société, les gens, toutes ces choses abstraites : je dessinerais une boucle.

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