20081227

Rodéo

"J'irais au moins plus loin que l'horizon, c'est bien mieux que le bout de son nez."
Oxmo Pucinno
Le soir enfile sa robe de marié alors que moi je tangue le nez au ciel. Noir autour de tes yeux couleur cuivre, cheveux au vent, tambour battant. Le son de tes mots, le bruit de ton rire en accord, les arpèges de ton souffle dans mes oreilles. Vrombissement du moteur et asphalte au loin. Les phares allumés, plein gaz filant loin, quittant une ville désolé. Tous les bourgs que l’on dépasse sont inhabités, je m’y fais.
On roule vite, musique à fond dans le poste. Cabriolet nommé désir, le bolide fonce comme une balle d’acier trempée traverse l’air. Droit comme la justice, la trajectoire n’a pas changé. Go west, as far as you can. C’est un vieux cowboy ridé qui nous l’a dit, le pire c’est qu’il y croyait dur comme fer ce gars en soufflant ces mots avec un accent imbuvable. Il a fait chaud tout le jour, alors maintenant que le soleil a finit de nous éblouir, il fait froid.
J’ai lâché ma tenue de maître de cérémonie et quand je regarde là haut les étoiles, je vois du violet aussi pur que celui de tes habits. Tu crois qu’un jour on sera heureux toi et moi ? A toujours fuir vers de nouveaux horizons, la cavale sans fin de ton cœur autour de ma chair. Divers niveaux, en amour comme en vie humaine. Pourquoi ces disciplines devraient elles être différentes d’abord. La nuit, les chats sont gris et les coyotes crient. La lune pleine inonde de lumière la vie autour, mes phares font ressortir les bandes jaunes de la route. Lasso autour de nos rêves, on a kidnappé l’espoir, on l’a mis en bouteille, et autour la société se mutile ; nous sommes nés pour ne pas y prêter attention. Tu tends l’oreille au bruit de la nature, mais il n’y a rien, que le moteur et quelques voitures qui avancent à contresens, vers un autre horizon : les imbéciles.

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